Page:Maturin - Bertram, trad. Taylor et Nodier, 1821.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée
L’Étranger.

Tu m’étonnes, car le pauvre se rappelle souvent l’homme qui est tombé du faîte de la fortune et des honneurs ; il n’y a que ses égaux qui l’oublient. Un misérable mendiant. m’a bien reconnu, tandis que les miens ne voyoient en moi qu’un étranger. Je ne portois pas ces vêtemens souillés, ces lambeaux impurs dans ces jours de ma prospérité où tu venois, pieds nus, implorer humblement une des aumônes que laissoit tomber ma main généreuse. (Il se rapproche.) Tu ne me connois pas ?

Le Prieur.

Mes yeux sont affoiblis par l’âge ; mais cette voix réveille en moi d’étranges pensées.

L’Étranger.

Écoute donc. C’est ton métier de parler d’une manière sainte, suivant la coutume des hommes pieux, des vanités et des vicissitudes