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le Bertram du Révérend Mathurin, si souvent représenté en Angleterre, a nourri plus de déterminations féroces dans le cœur d’un méchant organisé comme le bandit, qu’il n’a développé de pieuses émotions dans l’âme d’un néophyte appelé à marcher sur les traces du saint Prieur. Cependant c’est le Prieur qui est le héros de la tragédie, et son calme sublime contraste avec le désordre et les passions des corsaires, comme l’immobilité de ses antiques murailles avec l’agitation des flots, domaine inconstant de ce peuple désespéré.

Nous ne chercherons pas à nous excuser d’avoir traduit Bertram, en nous appliquant une phrase de Rousseau : « Nous avons vu le goût de notre temps, et nous avons publié ce livre. » Les mœurs et le goût d’un siècle n’excusent ni un outrage