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pas donné, on ne peut considérer ses tristes amplifications que comme les rêveries délirantes des fiévreux. Cependant l’état de notre société fait très-bien comprendre l’accueil qu’elle accorde aux folies sentimentales et aux exagérations passionnées. Les peuples vieillis ont besoin d’être stimulés par des nouveautés violentes. Il faut des commotions électriques à la paralysie, des horreurs poétiques à la sensibilité, et des exécutions à la populace.

Ces idées ne seront pas déplacées devant le drame effrayant de Bertram, digne production du génie morose et farouche qui s’est plié à retracer dans Melmoth tous les progrès de la séduction infernale sur le désespoir. Ce qu’il y a de déplorable, c’est que cette tragédie angloise est horriblement belle, et si l’on peut s’exprimer ainsi, qu’elle est horriblement morale ;