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l’un et l’autre !… Tu serois heureuse et honorée, et moi j’aurois dormi dans le sommeil si doux d’un homme qui ne rêve pas… Mais la vie m’étoit chère lorsqu’Imogène vivoit…

Imogène.

Sois témoin de mon vœu, tandis que je respire encore pour le prononcer… Écoute…

Bertram.

Alors, répète-le ainsi…. Pourquoi recules-tu ? le désespoir a des embrassemens plus doux que les doux momens de l’amour ? Ne puis-je te tenir dans mes bras ? ne puis-je te presser contre ce cœur flétri ? Lorsque brillant et fertile encore, il produisoit toutes les belles fleurs de son printems, tu fus pour lui comme un astre vivifiant !… le soleil de ma jeunesse !… Maintenant, tes rayons foibles tombent sur ce cœur comme ceux de la lune à demi-éteinte sur la bruyère fanée, quand ils rient à sa sécheresse et à sa pâleur… Prononce ton