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Vous en aurez aussi, défenseurs de la loi,
Vous en aurez aussi, défenseurs de la foi,
Pour repousser leurs coups en ces moments terribles !
Ne les redoutez pas, vous serez invincibles ;
Car le Croyant pour vous supplîra le Seigneur,
Qui contre eux enverra l’ange exterminateur,
Celui qui d’Israël en protégeant l’armée,
Devant elle guidait la colonne enflammée !

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Mais nous venons pour eux t’implorer à genoux ;
Avant de les frapper, hélas, écoute-nous !
Ô toi dont la clémence égale la tendresse,
S’ils semblent se complaire à t’outrager sans cesse,
Daigne leur pardonner, dissipe leurs erreurs,
Épure les pensers de leurs coupables cœurs ;
Pour leur rendre la paix et calmer leur souffrance,
Fais du ciel, ô mon Dieu, descendre l’Espérance !
Sans elle, sur la terre, hélas ! que ferions-nous ?…
Pour des infortunés espérer est si doux !…

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La voix de l’ouragan gronde dans l’étendue ;
L’éclair brille, il serpente, il sillonne la nue ;
Le rapide alcyon, tremblant, épouvanté,
En vain cherche un abri loin du flot irrité.
Que vois-je ! cependant la lame furibonde
En montagne s’élève, et de la mer profonde
Elle creuse le gouffre !… hélas ! sans gouvernail,
Un navire a sombré ; malgré l’ardent travail
De hardis matelots au dévouement sublime,
Il ne sait s’arracher au dévorant abîme…
C’en est fait !… Ô douleur ! sans voiles, sans agrès,
Il va sous l’océan disparaître à jamais !
Ô pauvres mariniers, si tout vous abandonne,
L’Espérance vous reste, et l’aimable Madone
Dont l’image sacrée est suspendue aux mâts,
En ces affreux instants ne vous délaisse pas !
Vous l’invoquez : bientôt la tempête s’apaise ;