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Au milieu de ses jeux, tu sus lui faire entendre
Combien la vérité, les vertus ont d’appas,
Que seules elles font le bonheur ici-bas.


Lorsque tu traversais notre vallon de larmes,
Sur les jours de ton fils pour répandre des charmes,
Tu savais évoquer l’ombre de Saint Louis,
Qui venait rayonner à ses regards ravis.
Il se rappellera la forêt de Vincenne,
Et les vastes rameaux de ce célèbre chêne
Où, sous l’ombrage frais, venait siéger ce roi
Qui des tyrans du peuple était jadis l’effroi ;
Là, d’un seigneur hautain confondant la malice,
Aux manants opprimés il rendait la justice.
Ce jeune prince aura sa foi, sa charité ;
Avec lui régnera l’heureuse Liberté,
Non cette Liberté farouche, ensanglantée,
Qui longtemps désola l’Europe épouvantée ;
Cette femme au sein nu, qu’entourent des flatteurs,
Et l’échappé du bagne et de sots novateurs,
Liberté digne au plus de s’appeler Licence :
Mais la vierge au front pur qui défend l’innocence ;
La sœur de la prudence et des doux sentiments,
Qui rend prospère un peuple et calme ses tourments ;
De tous les malheureux c’est l’ange tutélaire ;
C’est la fille du Christ, du Sauveur de la terre ;
La fille de Celui qui, le premier, planta
L’arbre de Liberté, sur le haut Golgotha !
C’est elle, en ma jeunesse, elle que j’ai rêvée ;
Elle par qui mon âme est encor captivée ;
Le Belge la révère, il l’aimera toujours ;
Pour elle il donnerait le dernier de ses jours ;
Le fils de Léopold a grandi sous son aile ;
À ses enseignements il restera fidèle.

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Cependant, quel effroi vient me saisir pour lui,
Lorsque de tous cotes, l’émeutier, aujourd hui,
L’émeutier, monstre affreux, à l’œil oblique et sombre,