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Nos cœurs reconnaissants, s’il exauce ces vœux,
S’élèveront vers Dieu comme un encens pieux.

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Lorsque sur l’océan plane la froide brume,
Dans les champs de l’espace une étoile s’allume,
Et ses rayons amis qui tremblent sur les flots,
Ramènent l’espérance au cœur des matelots ;
Mais, hélas !… tout à coup l’étoile s’est éteinte ;
Le ciel s’est revêtu d’une funèbre teinte ;
En la voyant pâlir, le marin consterné,
Au cruel désespoir se sent abandonné :
Ainsi, quand disparut l’étoile de la Reine,
Qui sur nous épanchait sa lumière sereine,
Le Belge fut en proie au chagrin soucieux ;
Mais l’astre de son fils se levait dans nos cieux ;
Espoir de la patrie, un jour, de nos nuits sombres,
Ses rayons bienfaisants dissiperont les ombres.

Quand ce prince chéri plus tard nous régira,
Par sa piété sainte il nous réjouira,
Et, comme Éliacin élevé dans le temple,
Aux monarques du monde il servira d’exemple.
De son illustre mère ardent imitateur,
De son père il aura la sagesse et le cœur ;
Et si l’Europe, en proie aux passions serviles,
Déplorait le malheur des discordes civiles,
Ainsi que Léopold, frères, autour de vous,
De l’orage il saurait conjurer le courroux !
Les peuples, contemplant la Belgique prospère :
» Ce prince, diront-ils, est digne de son père ;
» Il est de l’indigent le protecteur, l’ami ;
» Par la postérité son nom sera béni. »

Alors ton souvenir, Louise, ô noble femme,
Venant les visiter et recréer leur âme,
Ils se rappelleront, ô Reine, que c’est toi
Qui sus par ton exemple inspirer ce bon roi.
Dès ses plus jeunes ans, mère pieuse et tendre,