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D’une mère affligée, en ce pauvre village,
D’amers et larges pleurs sillonnaient le visage ;
En son premier printemps son enfant était mort.
Pour calmer la rigueur de son funeste sort,
Ses parents assemblés se pressent autour d’elle ;
Rien ne peut soulager sa douleur maternelle.
Elle appelle son fils ; il dort du grand sommeil !
Elle appelle… mais rien n’excite son réveil.
Le Christ sait les chagrins de cette pauvre femme ;
Il est bon, il rendra le repos à son âme ;
Il entre avec la foule en la demeure en deuil,
Et du front de l’enfant écartant le linceul :
« Lève-toi, lui dit-il. » Les roses du jeune âge
Renaissent, à ces mots, sur son pâle visage ;
Il vit, avec tendresse embrasse le Sauveur,
Et ses ris à sa mère ont rendu le bonheur.

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C’est ici que, suivi des apôtres fidèles,
Qui, ravis, écoutaient ses leçons immortelles,
Jésus calmait les maux, pardonnait aux méchants ;
Sur le bord des sentiers s’asseyait dans les champs,
Du pauvre laboureur pour bénir la semence ;
À tout ce qui souffrait il rendait l’espérance,
Et les infortunes, en l’entendant parler,
Sentaient loin de leur cœur le chagrin s’envoler.
Auprès du Siloé, dont la source est tarie,
Voici l’étroit sentier que poursuivit Marie
Quand, fuyant le poignard d’un tyran inhumain,
De la lointaine Égypte elle prit le chemin.
Voilà Gethsémani, muet témoin des larmes
Que versa le Sauveur en cette nuit d’alarmes
Où son ingrat disciple, où le traître Judas
Livra son divin maître à d’indignes soldats.
À l’orient s’étend une colline antique
Où vibra de David la harpe prophétique ;
Le soir, elle éveillait, par ses graves accords,
Dans son cœur attendri, la crainte et le remords ;
Vers le septentrion s’élève le Calvaire,