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auquel nous en fîmes la lecture, nous donna des encouragements et nous engagea à continuer une œuvre que nous n’avions fait qu’ébaucher. Depuis lors, nous étant senti captivé par les attraits de notre sujet, nous nous sommes laissé entraîner bien au-delà des limites que nous nous étions assignées, et au lieu de tracer comme nous l’avions projeté, un seul tableau du Croyant, nous avons fait une galerie de portraits que nous allons exposer aux regards du public, qui voudra bien, nous l’espérons, nous accorder l’indulgence dont nous avons besoin en traitant un sujet aussi vaste et aussi sublime.

Un jour, un homme de génie, changeant le plan que nous avons suivi, en agrandira les proportions, et fera, au lieu d’une esquisse, un riche et brillant tableau, qu’il enluminera des plus fraîches couleurs de la poésie. Nous, aujourd’hui, nous nous contenterons de montrer le courage du Croyant et, son saint dévouement à l’humanité ; nous ferons briller son ardente charité pour les malheureux, la grandeur et la générosité de son âme ; on le verra rechercher toutes les occasions de faire le bien ; on le verra visiter les lieux les plus arides et les retraites les plus cachées, pour y découvrir des larmes à tarir et des cœurs à consoler.

Transporté en esprit sur le char lumineux d’un ange, nous irons, sous la tutelle de ce divin conducteur, visiter les ruines de la Grèce, les champs où fut Troie, les murs de l’antique Byzance ; puis, suivant à travers le désert la route triomphale que prirent nos aïeux sous la conduite de Godefroid de Bouillon, ce Croyant d’un autre âge, nous jetterons un rapide regard sur Nicée, Antioche et d’autres lieux illustrés par leur vaillance ; reprenant ensuite notre vol à travers les airs, nous irons planer au-dessus