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Vos sublimes discours, vos vers mélodieux
Auraient été perdus dans la nuit éternelle,
Si ces pieux savants, par l’ardeur de leur zèle,
Ne vous avaient sauvés du ravage des ans.
Tu dois à ces auteurs tes admirables chants.
Racine ; lu leur dois ta suave harmonie ;
Ils ont électrisé ton sublime génie.

Et vous, gloire de l’homme, ô merveilles des arts.
Vous qui réjouissez aujourd’hui nos regards,
Splendides monuments, ô saintes basiliques,
Qui dans l’air étalez ces dômes magnifiques
Contre lesquels en vain lutte l’effort du temps,
Ne vous devons-nous pas à ces doctes Croyants ?


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D’un jeune et bel enfant j’entends la voix plaintive ;
Et sa mère, tremblante, à ses maux attentive,
Auprès de son berceau prie en versant des pleurs.
L’infortuné ne peut résister aux douleurs ;
Il relève deux fois sa tête qui retombe ;
Il fixe sur sa mère un œil terne… et succombe !
Bel ange, il va chanter aux pieds de l’Éternel,
Parmi les chérubins, les cantiques du ciel.
Cependant, ici-bas, sa malheureuse mère
Va consumer ses jours dans la tristesse amère ;
Loin d’elle s’est enfui le paisible repos ;
Rien ne peut soulager ses incurables maux ;
Le jour nait, et déjà le chagrin la dévore ;
Lorsque la nuit s’abaisse, elle gémit encore.
Mais son fils, qui pour elle intercède toujours,
Du Grand Consolateur a conquis le secours :
Bientôt un chérubin aux diaphanes ailes,
S’élance comme un trait des sphères éternelles ;
Vers la terre il descend : c’est l’ange de la foi ;
Ô pauvre mère, il vient s’abattre près de toi,
Te parle de ton fils, ce bel ange qu’il aime,
Et te promet qu’aux cieux tu l’aimeras toi-même.


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