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plus élevée d’êtres et considéré dans une subjectivité véritable, dans l’homme, par exemple, ce développement se reconnaît lui-même et se fait reconnaître comme libre. Dans l’être que nous venons de nommer, ce développement est le déploiement spontané et volontaire du moi, de tout ce qu’il y a le plus moi au monde. Dès lors on conçoit qu’entre la liberté et la nécessité, il y a la plus grande analogie. Ces deux choses sont caractérisées par des nuances très sensibles, mais il n’existe pas entre elles de différence essentielle. Au contraire, les deux termes désignent au fond une même puissance, une même activité, celle du déploiement régulier des germes. La nécessité, en vertu de laquelle un objet qui a conscience de lui (c’est-à-dire un sujet) se développe d’une manière conforme à sa nature, est liberté au point de vue de ce sujet. Tout objet qui a conscience de lui-même, qui est sujet ou peut devenir sujet, le devient. Dès qu’il a reconnu sa nature et ce qu’il doit être, il convertit l’instinct en volonté, la nécessité en liberté.