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pas plus au ciel ou sur la terre que partout ailleurs. Au contraire, tout en nous et autour de nous est cet être éternel, qui, dans son déploiement infini, est présent partout.

Qu’est-ce que tout cela ? Je n’ai pas besoin de le dire, c’est là le panthéisme. Mais j’ai besoin d’ajouter que si M. de Schelling en était demeuré à cette doctrine, je ne l’aurais pas suivi jusqu’ici et je n’engagerais personne à faire avec lui un pas de plus ; car sauf la forme, qui est neuve et ingénieuse, le panthéisme est bien vieux et bien stérile, si fier qu’il soit de l’apparente unité dont il décore ses théories scolastiques. Toutefois traversons jusqu’au bout ces poétiques abimes, une instruction profonde est au bout des courses et de la chute de M. de Schelling.

L’immanence ou la résidence de l’infini dans le fini n’est pas un état d’emprisonnement ou d’absorption du fini par l’infini. C’est, au contraire, pour tout ce qui existe, un état de libre et puissant déploiement dans l’unité. Au lieu de réduire le fini à la mort, l’infini lui donne sa