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semble de ce qui est. Et ce qui est, ce qui pense et ce qui est pensé, est une seule et même chose. Le sujet ne saurait essentiellement différer de l’objet. Penser et être, la pensée et l’existence, sont deux modes différents de la même essence, et il y a identité entre le corps et l’âme, qui sont deux formes, sans être deux choses, théorie qui assurément n’appartient pas à la théologie ordinaire, car là nous n’admettons pas que l’âme soit une forme et le corps une autre.

En général, tout ce qui existe est une seule et même chose en son essence, et son essence est essentiellement la vie et l’activité. On peut l’appeler avec les scolastiques natura naturans. Mais il n’est pas toute chose dès le début. Dans son état primitif, il est possibilité, puissance de devenir toute chose ; il n’est le monde ou l’univers, natura naturata, qu’alors qu’il est développé et devenu ce qu’il a pu et dû devenir. Cependant la nature, fondement de tout, et la nature, phénomène développé, sont au fond une seule et même chose, une chose su-