Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette existence matérielle aux degrés supérieurs, par exemple de la condition de la pierre, dont la force et l’activité sont à l’état de léthargie, à la condition des êtres organiques, où le jeu de la force et de l’activité est si animé, il y a une progression continue d’énergie, de spontanéité et de liberté.

Ce développement progressif se fait, non pas au moyen d’une excitation externe, mais d’une spontanéité interne, toujours plus énergique, plus parfaite. Cette spontanéité est la loi du monde, et elle n’est pas une loi externe, imposée du dehors, une espèce de lettre morte ; elle est une loi interne, une puissance, une vie universellement agissante. Elle est la vie et l’intelligence elle-même, car cette loi du monde qui se connaît elle-même quand elle est arrivée au plus haut degré de développement, c’est la raison.

La raison, il est vrai, n’est tout à fait elle qu’au plus haut degré de son développement ; mais elle s’annonce dans les degrés inférieurs, et on l’aperçoit au moins comme instinct même