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par un génie trop audacieux dans ses premiers essais, dans la philosophie de la nature. Il a eu le même malheur dans ses derniers travaux, la philosophie de la révélation. C’est qu’il est non seulement un philosophe éminent, il est encore et avant tout une organisation toute poétique, et cela explique ses préférences si marquées pour la mythologie, la religion et les arts.

Au début il fut timide, ou du moins réservé. Les Kantiens et les Fichtiens s’opposèrent à ses premières idées en rudes adversaires. M. de Schelling, pour garder tous les ménagements dus à des hommes célèbres, fit d’abord passer sa doctrine pour une simple modification de celles qui régnaient dans les écoles allemandes. Dans son ouvrage intitulé l’Idéalisme transcendantal, il déclara qu’on n’y trouverait rien qui ne fût déjà dans les écrits du créateur de l’idéalisme subjectif. Mais évidemment il se faisait illusion, quand il parlait ainsi, et un peu plus loin, il dit avec plus de vérité, que la philo-