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qu’elle séparait de tout, qu’elle arrachait à l’univers, à la poésie, à la religion, à tout ce qui la charme, l’élève et la console.

M. de Schelling sentit vivement la nécessité d’enlever les écoles de son pays à des études si étroites et si vides, et qui rappelaient si bien, dans leurs stériles et ténébreux efforts,

· · · · L’ombre d’un laquais,
Qui de l’ombre d’une brosse,
Frottait l’ombre d’un carrosse.

En combattant tout cet idéalisme qui faisait du monde une idée du moi, il ne rejetait pas l’étude du moi. « Ce que l’étude du moi a de sûr ne doit jamais être dédaigné, dit-il. Mais l’étude des facultés de l’âme, ou la connaissance de l’instrument qu’on veut appliquer à l’examen de l’univers, n’est que le début de la philosophie. Celui qui s’y borne ressemble au chevalier qui se persuade qu’il a tout fait quand il a ceint l’épée, et qui se croise les bras en attendant qu’il vienne des ennemis, ou plutôt qu’il