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ailleurs que dans les apparences, il y aurait dans l’univers deux univers, il y aurait deux lois. Et s’il y avait deux lois, il y aurait deux Êtres suprêmes. Or, cela ne se peut pas, donc cela n’est pas. Il n’a que l’unité qui puisse satisfaire la raison. Il n’y a donc que l’unité qui soit la vérité. Sans doute, on ne trouve pas l’unité dans l’analyse, mais ce n’est pas à elle qu’il appartient de la fournir. Ce n’est pas elle, c’est la synthèse qui donne la science, la synthèse planant au-dessus du détail de l’analyse, élevée à ce qu’on appelle la haute spéculation.

M. de Schelling essaya donc, au nom de la haute spéculation, de faire jour à un autre principe, et de montrer que, loin de déduire l’univers du moi et d’arriver au réalisme par l’idéalisme, il tenta de déduire l’idéalisme du réalisme, de faire jaillir le sujet de l’objet. Fichte avait dit : La pensée, le moi est tout — Tout est pensée ou moi, dit M. de Schelling. L’homme fait partie de l’ensemble, de la raison absolue, la seule chose réelle. C’était se placer à l’autre bout