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On le voit, à côté d’un idéalisme qui semblait audacieux et se proclamait nécessaire, forcé, l’ingénieux Fichte mettait aussi une sorte de réalisme, mais ce dernier était tellement subordonné, humble et même a ce point compromis, malgré son humilité, qu’il ne pouvait suffire à la raison. Il donnait un monde à l’homme, mais il le lui donnait comme son œuvre ; il ne lui en garantissait qu’un monde subjectif. Cela revenait assez au côté idéaliste de la philosophie de Kœnigsberg. C’était une grande modification apportée à la doctrine de Kant, mais ce n’en était pas une amélioration. Au contraire.

CHAPITRE XIII.
La réforme de Schelling. — Le point de départ.

M. de Schelling sentit d’abord l’importance de cette modification, moins les inconvénients, et, séduit par le génie de Fichte, il en embrassa les théories avec une confiance presque absolue. Mais bientôt éclairé par une réflexion plus mûre, il s’en éloigna, et plus le philo-