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plus curieuse qu’elle contenait en germe la théorie de Fichte, qui a fait tant de bruit, et la doctrine que M. de Schelling a présentée avec tant d’éclat La philosophie, dit ce dernier, est la science de la raison, qui a conscience de tout ce qui est (Paulus, Schellings, Offenbarungalehre, p. 359). Donner à la raison conscience de tout ce qui est, c’est assurément y aller largement et avec une grande confiance ; fonder toute une science, toute la philosophie sur cette conscience, c’est y aller plus largement et avec plus de confiance encore. C’est pourtant là ce qu’ont fait les trois philosophes que nous venons de nommer, ainsi que Hegel, le quatrième des penseurs éminents de cette école. C’est là ce qu’ils ont fait d’ailleurs avec tous les philosophes du monde, car pour tous la philosophie est la science de la raison, et cette science pour tous repose tout simplement sur la confiance que nous inspire la conscience qu’elle a non de tout ce qui est, mais de tout ce dont elle peut avoir conscience. Cette confiance dans la raison spécu-