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Dans la doctrine humaine la plus pure, il y a toujours deux parts, l’une vraie et claire, l’autre fausse ou douteuse et obscure. La part de l’obscurité est-elle trop forte dans la doctrine de M. de Schelling ?

Cette doctrine, pour nous servir d’un mot plus juste que celui de système, car en philosophie il n’y a que les charlatans qui aient des systèmes, cette doctrine n’est pas facile à saisir. Elle est exposée dans un grand nombre d’ouvrages, dans un style souvent plus poétique que philosophique, et dans un idiome qui permet une terminologie très composée, très savante, mais peu claire. La pensée de ce philosophe est d’autant plus difficile à rendre pour nous, qu’elle a eu plus de phases et a pris plus de formes diverses, de telle sorte qu’il faut à la fois la résumer et la concilier avec elle-même. Il faut en général la traduire sans cesse, non pas seulement d’une langue très libre et très variable dans une langue plus arrêtée et plus invariable, mais dans une langue peu raisonnable et fort intolé-