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au public dans un ouvrage peu mesuré. Ce philosophe était une âme tendre, affectueuse et pure, mais d’une extrême sensibilité à l’endroit de sa réputation, et qui s’exagérait aussi facilement les torts des autres qu’il les oubliait promptement. Nous en aurons la preuve dans la vie de Hegel. M. de Schelling, qui était plus jeune que Jacobi et dont le plus ancien ami avait maltraité Jacobi dans un journal, aurait dû apporter à cette affaire sa réserve accoutumée. Il se donna tort lui-même en répondant à son adversaire dans un ouvrage [le Denkmal] empreint d’une vivacité que blâmèrent ses meilleurs amis. On n’avait pas attaqué son caractère. Jacobi l’avait déclaré très honorable. Son talent, sa haute capacité, il les avait reconnus. Il ne s’en était pris qu’à sa doctrine, qui alarmait l’âme croyante et douce du président de l’Académie. Quant à cela, il le disait avec beaucoup de feu, et il accusait ouvertement le secrétaire de la classe des beaux-arts de courir à l’athéisme. Mais il n’allait pas plus loin. On