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avait modifié sa terminologie autant que sa doctrine, et que si sa théorie première avait fléchi sous le poids de la pensée commune, son talent n’avait subi aucune métamorphose.

Un changement profond était survenu dans les études du philosophe. A sa science de prédilection, à la philosophie de la nature, cette reine d’idéale allure et de libre création, à cette audacieuse abstraction que le public appelait il y a quinze ans le panthéisme de Schelling, l’auteur avait substitué une théorie nouvelle. Loin de se laisser dominer par qui que ce soit, doué d’une prodigieuse capacité de travail et d’une grande sagacité, en possession d’une érudition qui étonne même en son pays, appelé dans ce pays à la dictature de la pensée, il avait tout fait pour la ressaisir, en créant la science la plus nécessaire à la religieuse et philosophique Allemagne, j’entends la philosophie de la révélation. Il n’avait pas disputé l’empire à Hegel tant que, par sa position, il s’était trouvé hors d’état de lutter avec ce géant grandi