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le sceptre, il n’aspirait plus qu’à le prendre dans la philosophie des beaux-arts et dans celle de la mythologie. Hegel, dont la logique et la phénoménologie de l’esprit avaient éclipsé la philosophie de la nature, Hegel le joignit encore dans cette lice. Il lui disputa la supériorité dans les beaux-arts par son Esthétique. Il opposa son Histoire de la philosophie et sa Philosophie de l’histoire à la Philosophie de la mythologie. Et comme il occupait la première chaire de l’Allemagne, son influence remporta sur celle de son noble rival. Cela est incontestable.

Mais le règne de Hegel fut court, et M. de Schelling, en allant prendre à son tour la chaire de Hegel et de Fichte, montra bientôt qu’il avait un mot à dire encore, et que pour le dire il n’avait attendu qu’un lieu et un temps opportuns. En effet, on vit bientôt que, dans l’intervalle, M. de Schelling n’avait pas perdu son temps ; qu’il était, au contraire, arrivé à une doctrine différente de son point de départ ; qu’après avoir parcouru un cycle complet, il