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vient de Dieu ; « mais notre liberté pour le mal ne peut pas dériver de Dieu, dit-il, car notre activité doit avoir une racine indépendante, au moins en ce qui concerne la liberté de faire le mal. » — On conçoit mal une liberté qui dérive de Dieu pour le bien, et d’un autre pour le mal ; une liberté dont la mauvaise moitié seulement a une origine indépendante, tandis que la bonne en a une autre. M. de Schelling dit fort bien que dans l’absolu, la liberté est la faculté d’être d’après une forme ou une autre. Mais lorsqu’il ajoute que c’est aussi la faculté de passer de la subjectivité à l’objectivité, d’être esprit ou matière, ou ni l’un ni l’autre, et de revenir à tout instant ce qu’il veut ; lorsqu’il dit enfin que l’absolu est en soi, cause de soi, et effet de soi, ces définitions métaphysiques de la liberté divine ne nous apprennent rien sur la liberté humaine. Il dit lui-même que celle-ci est tout autre, qu’elle est relative, mais cela n’éclaircit pas suffisamment la question. En quel sens et dans quelle limite est-elle relative ?