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Tout fut rapide et brillant dans la carrière de M. de Schelling qui joignait le don de la parole et ceux d’une imagination mobile à la hardiesse de la pensée et à l’ardeur du savoir.

Quelques biographes de M. de Schelling prétendent qu’il se rendit de Leipzig à Iéna, où enseignait alors Fichte, s’y attacha à cet ambitieux réformateur du kantisme, et y puisa les principes de son système. Je tiens de M. de Schelling lui-même qu’il ne vit pas l’université d’Iéna comme étudiant, et qu’il ne fut jamais le disciple de Fichte. Il n’entendit de ce philosophe qu’une seule leçon, et ce fut à l’époque où déjà il était son collègue.

C’est la coutume des jeunes savants d’Allemagne d’aller résider quelque temps dans les diverses académies de leur pays et de s’y lier avec tous ceux qui se distinguent dans les chaires auxquelles ils aspirent eux-mêmes. Ces étudiants-docteurs y forment une classe à part. J’ignore quel fut le séjour que choisit M. de Schelling, quand il quitta Leipzig, mais ses