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est lui-même, et il n’est lui-même qu’autant qu’il est à lui, libre de sa personne. Le servage n’a qu’une partie des inconvénients de l’esclavage ; il en a trop pour être légitime. La servitude n’étant que l’aliénation ou la vente volontaire du travail, et laissant entière la liberté morale, est une des conditions légitimes de l’individu humain. Car tout le dit, et dans tous les faits éclatent ces vérités : la liberté est la nature de l’homme. Il n’a de valeur morale et de dignité sociale que par la liberté. Mais nulle liberté n’est absolue, hormis une seule : celle de Dieu.

Celle de l’homme, être fini, n’existe que dans une sphère limitée et sous une loi formelle. Cette sphère bornée et la loi faite pour cette sphère, déterminent les libertés naturelles de l’homme. Puis il n’est aucune de ces libertés naturelles que ne vienne modifier l’état social. Il n’est donc pour l’homme de liberté absolue ni dans l’État, ni dans le monde. Demander des libertés absolues dans le monde, c’est vouloir