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par la raison que l’homme, dans quelque condition qu’il se trouve, en a besoin pour ses fins morales ?

Tout être humain ayant un but personnel et individuel ne peut renoncer à l’indépendance dont il a besoin pour remplir ce but. Nul ne peut, par conséquent, se faire simple moyen, ou docile instrument, ou chose d’un autre. Cette obligation et cette destinée primordiales nous assurent des droits correspondants, des droits imprescriptibles qu’on appelle droits de la nature. Ce sont ceux de la liberté et de la sûreté de notre personne ; de notre égalité morale à l’égard de nos semblables, de la liberté intérieure de notre pensée et de notre conscience, d’une liberté de paroles correspondante à cette liberté intérieure, de l’inviolabilité de notre honneur, de la propriété de nos biens, de la sainteté des conventions et des traités.

Ces libertés, disons-nous, sont impnprescriptibles et inaliénables. Cependant si, en principe, nulle d’entre elles ne peut se prescrire ni