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n’est pas nécessairement un travail, une fatigue. Elle ne l’est pas naturellement. Elle est pour l’esprit ce que la digestion est pour l’estomac, ce que la respiration est pour le cœur. Pour qu’elle n’ait pas lieu, il faut une cause de trouble et de stagnation.

Aussi quand j’en suis à me laisser tenter par une œuvre difficile, je me prête à une tentation complète, celle de mettre ce débat à la portée de ceux-là même qui s’alarmeraient de passer pour des penseurs. Cela peut paraître téméraire. Cela ne l’est pas. Je donne deux esquisses de biographie et de bibliographie ; puis j’expose et je discute un peu deux systèmes ; mais je ne les étale pas au soleil ; je les fais voir à travers branches. Pour que je pusse les montrer tout à fait, il faudrait qu’on voulût me suivre à travers les huit volumes de M. de Schelling, et les dix-huit de Hegel. Je ne saurais avoir l’ambition de me faire tenir compagnie dans une marche aussi longue.

Je n’aurais pas même le loisir de conduire si