connaît une substance. Nous ne connaissons pas même de force ; nous ne connaissons que des phénomènes et des idées.
Les panthéistes modernes, c’est-à-dire les métaphysiciens qui, dans un besoin d’unité, sont arrivés dans leurs doctrines ou dans leurs livres à professer en quelque sorte le panthéisme, ont fait un pas en arrière de Spinosa. Ils ont mis à la place de la substance et de ses deux modes de manifestation le réel et l’idéal, ce qui reproduisait, sous une forme plus subtile, la vieille lutte du réalisme et de l’idéalisme. Cependant, ils ne se sont pas divisés en réalistes et en idéalistes, mais ils ont été réalistes-idéalistes, c’est-à-dire qu’ils ont considéré le réel et l’idéal comme les deux pôles opposés, les deux extrêmes du même être. Cet être non différencié est l’absolu ; différencié, il a deux faces contraires, le réel et l’idéal, l’objectif et le subjectif. À cette identité d’autres ont substitué l’identité de l’idée et du esse (είναι), du être et non pas de l’être. On le voit, ce pas en arrière est immense,