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sée de ce système, car à ses yeux l'âme n’est qu’une parcelle, qu’une émanation de la divinité. C’est pour cela même que l'âme est en petit ce que Dieu est sur une plus grande échelle ; qu'elle gouverne le corps comme il gouverne le monde ; qu’émanée de lui , elle le réfléchit où il veut et tant qu’il veut ; qu’elle rentre dans son sein dès qu’il la rappelle à son origine.

Il y a là un degré, une lueur de vérité ; et c’est par là que ce système a pu s’établir. L’âme en effet est de Dieu, au service de Dieu, à ses ordres pour entrer dans ce monde et pour en sortir. Mais assimiler Dieu n l’âme ou l’âme à Dieu, et comparer le gouvernement de l’univers à celui du corps, c’est se complaire dans des illusions. Si Dieu était modifié, sollicité, paralysé, amorti ou altéré par le monde comme l’âme l’est par le corps, Dieu serait changeant, faible et capricieux ; Dieu ne serait pas Dieu. L’âme est troublée et tourmentée par les maladies : le suprême auteur de l’univers est-il agile par les crises de la nature faisant une seule et même chose