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qui est. Il ne fait par conséquent aucune distinction entre Dieu et l’univers Quand il dit l’univers, c’est Dieu qu’il veut dire ; quand il dit Dieu, c’est l’univers qu’il entend. Cela ne pouvant pas être une grossière confusion, la nature des choses s’y opposant, c’est évidemment une synthèse systématique. En effet, le panthéisme est né, non pas dans la conscience, ou dans la raison du genre humain, mais dans le sein des écoles. On a dit, pour en expliquer l’origine et pour le présenter sous son point de vue le plus favorable, que c’était le polythéisme ramené au monothéisme. Mais si c’est du monothéisme, c’en est un fort singulier, puisque non seulement il admet un Dieu unique, mais qu’encore il absorbe dans le sein de ce Dieu l’univers tout entier. Si c’est du polythéisme, c’en est un bien singulier aussi, puisque au lieu d’un nombre plus ou moins limité de dieux, il fait dieu tout ce qui est. En effet, il réalise tout à fait la vieille idée du Panthéon de Rome. Mais faire autant de fractions de Dieu qu’il existe de choses,