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lée ; et cela ne promet pas beaucoup de lumière au premier aspect. Je considère cependant l’examen de ces questions comme une des choses les plus curieuses auxquelles puisse se livrer un esprit philosophique en loisir, et quand on a donné un peu de temps à l’étude du partage à faire entre Platon et Aristote, entre Descartes et Malebranche, entre Leibnitz et Wolf, pourquoi ne donnerait-on pas quelques heures à l’inventaire de deux contemporains célèbres ?

Toutefois, quand je parle d’esprits en loisir, ce n’est pas à la simple curiosité, c’est bien à la méditation philosophique que je m’adresse. En philosophie on ne doit guère se flatter de lire, il y faut tout épeler. Tout y est un peu mystère et demande méditation. Mais la méditation n’est pas une anomalie dans la vie de l’intelligence, elle en est l’état naturel. Une intelligence bien organisée ne cesse de méditer qu’autant qu’elle est malade, aliénée, endormie, abrutie ou dissipée Les distractions même qu’elle cherche, sont encore de la méditation. Et la méditation