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qui venait envahir la plus belle chaire de l’Allemagne et fausser la direction générale des études au moment même où les esprits échappés au rationalisme rentraient partout dans le sanctuaire de la révélation. Ce furent surtout quelques vieux chefs qui élevèrent la voix contre « l’école nouvelle assez téméraire pour annoncer une philosophie qui conduirait l’intelligence humaine au-delà de ses limites actuelles », promesse que depuis un demi-siècle on lui reproche de répéter sans cesse. Le doyen des professeurs de l’Allemagne, M. Paulus, s’écria dans un énorme pamphlet, « qu’il avait suivi le nouveau prophète de 1795 a 1805, promettant d’année en année des livres qui ne paraissent pas, annonçant tantôt des révélations complètes, tantôt des indications aussi sommaires que fastueuses, qu’il ne cesse de jeter dans le monde, et qui, supposant toujours l’essentiel très connu, ne répandent que nuages et ténèbres. » Un autre doyen, penseur éminent aussi, M. Marheinecke, ajoute dans une brochure