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religieuses est intime, et, dans cette alliance comme dans toute autre, c’est la moitié la plus audacieuse qui gouverne. Sur la fin du dernier siècle la philosophie régnait presque en autocrate, surtout dans les pays de la réforme, qu’elle avait jadis assistée dans son œuvre. Elle était plus humble ailleurs, où la religion reposait sur de fortes institutions sous la tutelle de puissantes autorités. Grâces à cette tutelle et à ces autorités sagement imitées par un monarque éclairé, la religion reprit son empire légitime dans les États du Nord, et les universités de Prusse, qui sont en possession de donner l’exemple, avaient enfin ramené la théologie dans ses vraies voies, l’étude pure et sainte des textes de la révélation. L’école de Hegel secondait ce mouvement, lorsque tout à coup l’école de Schelling apparut sur le principal théâtre de l’enseignement religieux et philosophique. Ce fut alors que tous les théologiens s’émurent. C’était, à les entendre, un panthéisme semi-mystique, semi-gnostique et semi-mythologique