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de pur ou de nouveau sur l’homme et la société, sur Dieu et le monde, c’est-à-dire si sa logique, sa morale et sa politique sont assises sur une bonne anthropologie ; si elles sont soutenues par une théodicée ferme et positive. Quelque brillantes que fussent des spéculations de métaphysique et d’ontologie, de cosmologie et de théologie qui n’amèneraient pas une doctrine bien claire, bien positive et bien pratique sur les rapports de l’homme à l’homme, sur l’État et l’auteur suprême de tout ce qui est, nos sympathies s’en éloigneraient et nous déplorerions à la fois le temps qu’on nous aurait fait perdre et celui qu’on aurait perdu pour nous. La philosophie à nos yeux est une lumière ; elle n’est ni un nuage ni un brouillard. Elle est une doctrine ; elle n’est pas une méthode pour arriver à une doctrine. Elle n’est ni le doute ni l’examen. Si elle n’est pas la science absolue et parfaite, elle est du moins la science telle que la conçoit une raison saine, éclairée de tout le jour que permet l’époque où nous sommes.