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chent jusqu’à cinq phases diverses dans la carrière de ses méditations. En religion et en politique ces changements sont fâcheux. Il n’en est pas de même en philosophie. En philosophie les métamorphoses sont d’ordinaire autant de titres au respect, quelquefois à l’admiration. Et il est peu de penseurs sérieux qui n’en aient eu que cinq. C’est la gloire de M. de Schelling et la preuve de sa supériorité, de sa méditation progressive, d’avoir marché sans cesse, d’avoir tout écouté, tout suivi, tout examiné depuis cinquante ans, et d’avoir encore plus appris qu’il n’a enseigné, si étendue que soit l’influence qu’il a exercée sur ses contemporains. Pour moi, ce n’est pas là l’objet de la moindre critique, et dans l’appréciation que j’ai à faire de la doctrine de M. de Schelling, je prends un tout autre point de vue. J’en considère toutes les phases comme autant de progrès, en faisant des vœux pour une métamorphose de plus. Cela m’est aisé. J’ai à remplir une tâche plus difficile. C’est d’enlever un instant M. de Schelling