Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est sous ce point de vue que la philosophie de la révélation est un curieux phénomène du temps, et c’est pour cette raison que j’ai voulu l’esquisser ici. Elle offre, sans nul doute, la confirmation la plus imposante du grand fait qu’avait proclamé le système de Kant, celui que la raison ne sait rien de ce qui est au-dessus de son horizon naturel. Cet horizon est ce qu’on appelle le domaine de l’observation. Le créateur de la philosophie naturelle, en venant abdiquer à son tour toute prétention de rien connaîtra au-delà, en mettant tante la philosophie aux pieds de la révélation, en bornant tout le rôle de la reine des sciences à expliquer le sens des textes sacrés, fait en faveur du christianisme une profession de foi plus complète que son célèbre prédécesseur, et plus significative dans sa bouche que ne le fut celle d’aucun autre philosophe depuis l’origine de l’ère chrétienne. Nul jusque-là n’avait soumis la nature à une étude plus précise, nul n’avait mieux sondé le cycle complet de la science, et nul ne l’a mise