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monde. Les textes sacrés ne le nommeraient pas le prince du monde. Il n’eût pas été digne de traiter avec le Fils de Dieu de puissance à puissance. Son origine était plus haute que celle des anges, et les Bogomiles avaient raison de rappeler le frère aîné de Jésus-Christ ! » Cela est plus qu’étrange, et en voyant un esprit aussi riche de bonnes choses en recueillir d’aussi bizarres dans le seul but de tout expliquer, même ce qui ne saurait l’être, on ne peut qu’éprouver une surprise mêlée de douleur. M. de Schelling évidemment apprécie comme nous, comme tout le monde, ces essais de théogonie et de démonogonie, qui ne sont pas de notre siècle. Mais pourquoi livrer une intelligence aussi belle à un ordre de méditations où elle ne peut que payer un tribut éclatant à la commune faiblesse de la raison humaine ?

An surplus, ce n’est pas là une doctrine ; ce n’en est pas même une ébauche, j’allais dire que c’est un poëme. Dans tous les cas, c’est à peine si le philosophe en a donné quelques