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tion des anges. Ce sont des potentiæ, des possibilités qui deviennent des réalités par suite de la création et qui s’emparent de l’homme à la suite de la chute. M. de Schelling appelle ensuite Satan « une puissance matérielle et indomptée, » ce qui est gnostique, « une puissance titantique, » ce qui tient à la mythologie. Il tombe dans le judaïsme lorsqu’à Satan et à ses démons il assigne leur empire, leurs provinces, leurs sujets, comme il en assignait à Jésus-Christ et à ses anges. Il s’égare enfin jusque dans les hérésies les plus étranges, jusque dans celles des Bogomiles et des autres débris des gnostiques, qui faisaient de Satan le frère aine, mais tombé, de Jésus-Christ, lorsqu’il l’élève au rang d’un adversaire d’égale origine à celle du Sauveur et le déclare antérieur à toute créature quant au germe de son existence. Il reproche par conséquent aux poètes Milton et Klopstock d’en avoir fait une simple créature, un ange tombé. « Un ange n’eût pas été à même d’arriver au gouvernement du