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Fils de Dieu ; » c’est-à-dire la communication interrompue jusqu’ici entre le ciel et la terre est désormais rétablie. Alors les mauvais anges, qui étaient jusque-là dans l’état d’activité, repassèrent vaincus à l’état de puissances, « retenues dans les fers jusqu’au jugement du grand jour, » comme dit le texte sacré.

Telle est, en résumé, la pensée du philosophe sur les bons anges. Il faut le dire, c’est généralement cette de la révélation. Il n’en est pas de même de celle qu’il a des mauvais génies, pour laquelle il consulte d’autres sources. Aussi est-il plus explicite et plus abondant sur les démons et leur chef Satan. En effet, il écoute les textes de Philon et les fictions de Valentin plus que les écrivains sacrés. Il appelle Satan « une puissance première, » ce qui n’est pas intelligible, car il dit ailleurs que cet ange n’a dû son existence qu’à la volonté (mauvaise) de l’homme, que sans la création Satan ne serait rien. Cela se comprend toutefois quand on veut bien entendre sa défini-