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et qui ont besoin qu’un esprit spécial les suive et les ramène. Mais, bien entendu, les anges n’étaient dans l’origine que des puissances, comme disent les textes sacrés ; ce n’étaient pas des personnes. C’est pour cela qu’ils demeuraient, qu’ils étaient retenus au ciel, sauf la mission et par conséquent la faculté de suivre sur la terre ceux à la destinée desquels ils étaient attachés. Toutefois c’est en raison seulement de la chute de ces derniers, et du besoin qu’ils avaient de leur secours, qu’ils remplissaient ces missions. A l’état d’innocence, rien de semblable n’a lieu. C’est pour cela que Jésus-Christ dit des enfants : « Que leurs anges (n’ayant pas besoin de quitter le ciel pour suivre leurs protégés) voient sans cesse la face de Dieu. » Ce ne fut qu’au moment de la crise, au temps du Sauveur, que les bons anges passèrent de l’état de puissances (potentiæ possibilités) à l’état de personnes (de réalités). On en voit la preuve dans ces paroles du Seigneur : « Désormais, vous verrez les cieux ouverts et les anges de Dieu monter et descendre sur le