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et la révélation, la philosophie et les arts. C’est même un début trop ambitieux.

En effet, au lieu de se contenir dans de sages limites, d’y aller pas à pas et de s’attacher aux textes avec un esprit de critique raisonnable, M. de Schelling se confie d’une manière téméraire à l’art d’exploiter, au profit de ses théories, une érudition plus vaste que précise. Mais il ramène les esprits aux études religieuses avec une grande autorité, en répandant sur ces matières toutes les séductions de son génie poétique. Il est sobre dans sa théorie des anges, ces êtres dont, à l’origine, il concevait mal les attributs fournis par les textes sacrés. Une méditation plus religieuse lui en fit mieux saisir le caractère, quoiqu’il erre encore. Les anges, dit-il, puissances supérieures et messagers divins, avaient jusqu’à l’apparition du Christ la tâche de servir de médiateurs entre Dieu et l’homme. A cet avènement, ils se rangèrent sous l’autorité du Fils de Dieu. Un ange est donné à chaque nation, à chaque âme, même à celles qui s’égarent,