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germes de développement analogues aux trois puissances divines, eut malheureusement l’ambition d’imiter le Créateur à l’image duquel il était fait. Cette ambition fut malheureuse. Elle amena sa chute. Voici comment. En Dieu, dans l’absolu, la création n’était que le laisser faire des trois puissances fondamentales de l’Être suprême. Et il était bon que chacune agit en toute liberté pour produire la multiplicité des choses, car l’Être suprême pouvait impunément les laisser faire à leur gré, puisqu’il se trouvait tout entier en chacune de ses puissances, les gouvernait, et redevenait ce qu’il voulait à tout moment où il lui plaisait. Mais quand l’homme imita audacieusement le suprême, lui qui n’avait que des facultés inférieures ; quand il laissa libre jeu à chacune des trois puissances qui sont en lui, il commit une faute énorme et fit une chute déplorable. Il rompit le lien qui rattachait ses facultés à leur centre commun (quel est ce centre ?) ; il s’anéantit comme unité et conscience, et livra le frein de ses passions et