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sacrés comme les gnostiques, et dans tout ce que le célèbre philosophe dit des destinées du Christ dans l’intervalle indiqué, est, sans qu’il s’en rende compte peut-être, calqué d’une manière frappante sur les destinées de la Sophia céleste. Il ne faut pour s’en convaincre que jeter les yeux sur une histoire du gnosticisme (voir mon Histoire du Gnosticisme, 2e édition).

De ces mystères sur un Dieu mystère, dont le type est le Père commun des gnostiques, et sur le déploiement de la seconde puissance, le Sauveur ou le Rédempteur, M. de Schelling passe au mystère de la troisième personne et constitue sa Trinité. Cette puissance, le Saint-Esprit est la cause finale. Elle conduit vers le but. Elle amène à un acte décisif le Fils un instant entraîné du côté des hommes et chargé de leurs péchés (ce qui est très évangélique dans un autre sens), et partageant ces péchés (ce qui ne l’est pas assurément). Cet acte, celui-là même qui constitue l’œuvre de la rédemption, est le grand fait de soumission que célèbrent si hautement les apôtres du