Page:Matter - Schelling, 1845.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec tout l’éclat d’un beau talent. Mais on serait dans une étrange erreur, si l’on se persuadait qu’en les exposant et en leur donnant un sens précis au moyen de la révélation, cette institutrice de la raison, M. de Schelling les prend précisément dans le même sens que l’Église. Les termes sont identiques, mais les idées ne le sont pas, et c’est une chose assez étrange que cette philosophie sur le Catéchisme et la Bible où l’illustre philosophe, usant d’une liberté inconnue partout ailleurs qu’en Allemagne, apprend à donner aux choses un tout autre sens que celui qu’elles ont pour tout le monde depuis dix-neuf siècles, et mêle ensemble le christianisme et le platonisme, la mythologie, le mysticisme des gnostiques et celui de Bahme. Il faut pourtant faire cette connaissance. On n’aurait sans cela aucune notion saine de ce qu’est aujourd’hui l’étude de la philosophie en Allemagne, c’est-à-dire de ce qu’est la pensée dominante dans certaines sphères de ce pays.