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la philosophie de la révélation, et qu’il y attache une haute importance. Il a raison, cette étude, tout le monde la rechercherait, aujourd’hui, et l’accepterait avec respect à ces deux conditions, d’abord, qu’on s’expliquât plus clairement sur ce qu’on appelle révélation, et ensuite, qu’on en conciliât plus complètement les théories avec celles de la raison. Qu’est-ce donc ce que M. de Schelling appelle philosophie de la révélation ? Est-ce la philosophie donnée à la raison par la révélation ? Mais cela ne se peut pas, car la révélation ne donne pas de philosophie. La philosophie est l’œuvre de la raison. La philosophie de la révélation doit donc être une philosophie fondée par la raison sur la révélation ; mais la raison peut-elle édifier sur la révélation ? Évidemment non, car elle ne peut prendre le fondement de son édifice qu’en elle-même. Le nom de cette science est donc mal fait, et dès lors il ne doit pas plus être accepté en Allemagne qu’ailleurs. M. de Schelling le sait, il serait intolérable chez nous, qui voulons attacher à