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qui ne sont jamais, qui n’ont jamais été l’un sans l’autre.

On le voit, cette philosophie de l’esprit est la suite de cette philosophie de la nature que M. de Schelling appelait lui-même la science de la non-différence, de l’identité. Mais chacun sent ce que vaut cette correction apportée à la doctrine de Fichte par voie d’emprunt à celle de Spinosa.

L’idéalisme objectif substitué à l’idéalisme subjectif n’a pas été une réforme heureuse et n’a jeté aucune lumière sur la question. Passe pour l’homme qui est sujet-objet, le pensant et le pensé ; passe pour Dieu ou l’absolu, qui est aussi sujet-objet, et pensant-pensé. Puis dans l’univers entier il n’est plus rien à qui convienne votre théorie, si ce n’est aux esprits célestes qui seraient aussi des objets-sujets, si la philosophie avait à s’en occuper, ce qu’elle ferait volontiers si elle était moins misérable, mais ce qu’elle est hors d’état de faire. C’est donc à Dieu et à l’homme seuls que convient la philo-