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fait la subjectivité ou l’esprit, comme la toile qui ferait l’araignée. Ainsi l’un exagère le moi au point d’en faire le créateur de tout ce qui l’entoure, ou de tout ce dont il se plaît à s’entourer, et l’autre exagère le non-moi au point d’en faire à la fois le germe et le père du moi.

En effet, M. de Schelling ne distingue pas d’une manière absolue le pensant de ce qui est pensé. Ces deux choses si distinctes à l’analyse sont une seule et même chose dans sa synthèse ; seulement, le premier est considéré dans la situation d’idée, le second dans celle d’être ; mais ils sont à peine séparables pour la conception. Pour les distinguer, il faut une opération de morcellement, la réflexion, car la réflexion est une véritable œuvre de cette nature. Elle est très anti-philosophique et loin de donner une science complète. La science complète, c’est celle qui voit l’objet et le sujet dans leur unité absolue. L’absolu n’est ni l’esprit seul, ni la nature seule, deux choses qu’on peut distinguer, mais