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le vide, l’irritabilité demande de même un obstacle pour ne pas s’anéantir. Aussi une limite lui est-elle donnée, la sensibilité. Celle-ci est déterminée par la nature individuelle et interne, et elle déterminée son tour le caractère de toute impression externe. Ainsi la vibration de l’air n’est un son que pour l’oreille qui écoute, la lumière une clarté que pour l’œil qui la reçoit. La sensibilité donne les sensations. L’effet produit par la lumière sur la vue, par le son sur l’ouïe, est la sensation. Ensemble, l’irritabilité et la passivité constituent l’instinct, qui est une faculté puissante, mais sans conscience d’elle-même. L’animal sent, mais ne sent pas qu’il sent, il est sur un degré qui approche de l’échelon où est l’homme à l’état de rêve ; l’animal est à peu près aussi incapable que le songeur de prendre possession de lui-même. La vie on la sensibilité qui a conscience d’elle-même constitue, dans l’existence, un nouveau degré d’organisme, où l’individu se devient objet à lui-même, c’est-à-dire esprit.