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oracles demeurent toujours plus ou moins obscurs. ceux de la philosophie comme ceux de la théologie.

Cette obscurité était grande et un peu recherchée, même dans les oracles que M. de Schelling rendit au commencement sur la question qui nous occupe, Dieu et le monde. Tout ce qui existe est force et puissance, disait-il ; tout n’arrive pas au degré de développement qui a conscience de soi ; tout est néanmoins activité. Ici, c’est une activité purement objective ; c’est e qui ne se sait pas actif. Là, c’est au contraire une activité subjective ; c’est ce qui se suit et s’aperçoit actif. L’activité aperçue hors de l’objet est mouvement ; l’activité aperçue par elle-même est subjectivité. La pensée, c’est nous ; en d’autres termes, nos idées, c’est l’esprit dans les formes de la pensée. Nos idées en dehors de nous, et indépendamment de nous, n’ont pas d’existence réelle. À supposer que l’esprit ne soit plus, où seraient-elles et que seraient-elles ? Ce seraient des idées conçues par d’autres es-